VOYAGER JUSQU’AU CAP NORD AVEC SA CARAVANE

Parti de Lille avec sa caravane Hobby de 1994, Guillaume Herbaut a parcouru plus de 8 600 km jusqu’au cap Nord, en Norvège. Entre fjords, routes désertes et villages de pêcheurs, il raconte un voyage inoubliable, à la fois simple et grandiose.

Guillaume Herbaut n’en est pas à son premier voyage sur les routes. « J’ai toujours fait du caravaning avec mes parents. En 2006, j’ai acheté ma première caravane. Depuis trois ans, je voyage avec la Hobby de 1994, celle de mes parents », explique-t-il. Membre du Rétro Camping Club de France, il a profité de quatre semaines de liberté, en mai 2024, pour réaliser un rêve longtemps repoussé : atteindre le cap Nord en caravane. « On se disait qu’on ferait ce voyage à la retraite. Finalement, une opportunité s’est présentée et on s’est lancé. C’était le moment ou jamais. »

À travers la Finlande vers le Cap Nord

À peine arrivés en Finlande, ils rejoignent le Rastila Camping, situé à seulement 6 km du port. « Il y avait encore quelques tas de neige. On ressentait bien le décalage de latitude. » Depuis le camping, le métro permet de rejoindre rapidement le centre de la capitale fin landaise. Premières visites, premiers paysages nordiques. Après quelques jours, cap plein nord. De longues routes droites, bordées de forêts de bouleaux et de résineux, s’étendent à perte de vue. « Il n’y avait personne sur les routes… On pouvait s’arrêter sans gêner. C’était incroyable ! » En effet, les étapes se font au gré des envies, grâce aux applications de localisation de campings. À Pyhäjärvi, le couple dort au bord d’un lac encore gelé. Plus au nord, à Oulu, une concession de caravanes leur réserve une surprise : tout est ouvert, sans portail ni barrières. « Nous avons trouvé quelques accessoires. Ensuite, on nous a proposé un café. Ce sens de l’accueil nous a marqués. »

La caravane face au froid polaire

À Rovaniemi, « ville du Père Noël », la neige encadre toujours les routes. C’est ici que Guillaume franchit le cercle polaire. « La neige était encore présente. Plus on avançait, plus les températures baissaient et plus les arbres se faisaient petits. » Une nuit, faute de camping ouvert, ils dorment sur le parking d’une station de ski. Le chauffage de la caravane tourne à plein régime. Un peu plus tard, ce sont des troupeaux de rennes qui les surprennent au détour d’une route déserte. Passé Inari, l’entrée en Norvège marque un tournant. La route E6 mène à Lakselv, puis longe un fjord encore gelé. Les tunnels creusés sous la mer impressionnent, notamment celui de 6 870 m qui descend à plus de 200 m sous le niveau de l’eau. Puis vient l’arrivée au Nordkapp Camping, à 25 km du but. Le dernier tronçon, sans la caravane, mène à la falaise du cap Nord. « Nous étions seuls, avec un vent glacial et deux degrés au thermomètre. C’était le bout du monde. Une atmosphère unique. »

« C’était un voyage facile à faire. »

Ensuite, le voyage ne s’arrête pas là. Guillaume et sa compagne décident de longer la côte norvégienne pour redescendre. De Tromsø aux îles Lofoten, chaque virage offre un nouveau spectacle. Ils choisissent parfois le ferry pour franchir les fjords. « C’est typique de la région, et très pratique. Le paiement se fait automatiquement via une application. Il suffit d’inscrire sa plaque d’immatriculation. » Ainsi, aux Lofoten, les fameuses maisons rouges ponctuent le décor. Le climat reste frais, mais la météo leur permet de profiter pleinement des paysages. Au terme de près de quatre semaines, 8 600 km et d’innombrables souvenirs, Guillaume garde une impression de facilité : « C’était un voyage facile à faire. Les routes sont impeccables, les campings très bien équipés. Et surtout, les paysages sont extraordinaires. »

Quelques conseils ressortent de cette aventure : réserver les traversées à l’avance, prévoir pneus hiver ou chaines, protéger les planchers de la caravane contre l’usure des routes nordiques, et surtout, ne jamais attendre le dernier moment pour faire le plein de carburant. Son récit inspire. Car, si ce périple vers le Grand Nord demande du temps, il reste accessible. Comme le dit Guillaume : « On est vraiment parti à l’aventure, et on ne regrette pas. Avec le bon matériel, on peut aller partout. »

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2025-11-05T09:04:46Z