MOINS ENVAHIS PAR LES TOURISTES ET AUX PRIX PLUS DOUX, CES VILLAGES OUBLIéS DU SUD DE L’EUROPE MéRITENT BIEN PLUS QU’UN DéTOUR

Quand on pense à des villages immaculés, baignés de soleil et lovés dans des paysages dorés, la Grèce vient souvent en tête. Pourtant, au sud de l’Europe, d’autres perles rares valent largement le détour. Moins connues, mais tout aussi séduisantes, l’Alentejo au Portugal et la région de Murcie en Espagne offrent une escapade différente. Soleil généreux, ruelles lumineuses, traditions vivantes : ici, on ralentit, on respire, on savoure. Une autre idée de l’été, loin des clichés et du tourisme de masse.

L’élégance simple des petits villages

Pas de faste, pas de fioritures : la beauté ici réside dans la simplicité. Les maisons de ville s’alignent, reflétant la lumière sans agresser le regard. Les façades douces apaisent, contrastent avec le vert tendre des oliviers et le bleu intense du ciel. C’est une esthétique minimaliste mais profondément méditerranéenne, qui respire la tranquillité.

Dans ces villages, la vie suit un autre tempo. Le matin, les anciens discutent à l’ombre d’un mûrier. À midi, les ruelles se vident, écrasées de chaleur, et seules quelques cigales percent le silence. Le soir, on entend le cliquetis des couverts sur les tables en terrasse. Ce sont des lieux où le quotidien devient une scène, et chaque détail raconte une histoire.

On se perd dans un enchevêtrement de ruelles, on découvre une porte entrouverte sur un patio fleuri, une échoppe d’artisan, un petit musée oublié. Ces villages ne cherchent pas à impressionner. Ils se dévoilent, simplement.

Alentejo et Murcie : deux refuges loin du tumulte

S’il fallait deux destinations pour incarner cette idée d’un Sud encore préservé, l’Alentejo et Murcie s’imposent naturellement.

Dans l’Alentejo, région immense couvrant plus de 30 % du Portugal, des villages comme Arraiolos, Estremoz ou Vila Viçosa semblent figés hors du temps. Là, entre carrières de marbre, forteresses médiévales et maisons bleues et blanches, l’authenticité n’est pas un slogan marketing, mais une réalité vécue au quotidien.

De l’autre côté de la frontière, la région de Murcie – surnommée Costa Cálida pour ses 3 000 heures de soleil par an – reste étonnamment à l’écart du tourisme de masse. Même si elle a accueilli plus de 900 000 visiteurs étrangers entre janvier et septembre 2024, elle conserve une atmosphère d’initié. Ses plages encore sauvages, ses sierras rocailleuses et ses villages confidentiels forment un terrain d’exploration idéal pour qui refuse la foule.

Et puis, il y a les saveurs : les migas, les fromages crémeux du Portugal, le caldero du Mar Menor… Chaque repas devient une immersion, chaque produit local une fierté partagée.

Préparer une escapade inoubliable, sans excès ni stress

Ce qui rend ces destinations si agréables, c’est aussi leur accessibilité. Pas besoin de planification militaire ni de budget astronomique. En choisissant la basse saison (avril, mai, septembre), on évite la chaleur accablante et on profite d’un calme rare. Les prix sont doux, les locaux disponibles, les paysages magnifiés par une lumière dorée.

Côté hébergement, on oublie les resorts impersonnels. Ce sont les pensions familiales, les maisons blanchies à la chaux ou les petits hôtels de village qui offrent la plus belle des hospitalités. On dort au frais derrière des volets de bois, on partage un café avec les propriétaires, on apprend à nommer les herbes du jardin.

Pour prolonger le voyage une fois rentré, rien de mieux que quelques souvenirs utiles et sensoriels : une huile d’olive gorgée de soleil, une poterie artisanale, un vin local à ouvrir le soir en repensant à ce silence si précieux.

Un autre sud à découvrir avant les autres

L’Alentejo et Murcie ne cherchent pas à voler la vedette à l’Andalousie ou à l’Algarve. Elles proposent autre chose : un retour à l’essentiel, une immersion vraie, un luxe discret fait de lumière douce, de traditions sincères et de moments suspendus.

Avant que les foules ne s’y pressent à leur tour, ces régions offrent une rareté de plus en plus précieuse dans le voyage moderne : le sentiment d’être seul au monde… ou presque.

2025-07-04T10:30:28Z