L’Éthiopie, berceau de l’humanité, a longtemps été difficile d’accès. Elle s’apprivoise à nouveau lors d’un grand tour qui prend son élan dans la vallée de l’Omo, là où Homo sapiens a fait ses premiers pas. Un retour aux origines ponctué de rencontres au milieu de plaines rousses qui s’étendent à perte de vue : avec les Mursis, guerriers aux corps scarifiés dont les femmes aux crânes rasés s’ornent les lèvres de plateaux d’argile ; avec les Karos, artistes du corps, qui se parent de motifs géométriques inspirés de la nature ou les pasteurs hamers, qui dansent sous le soleil brûlant, leurs corps huilés et brillants comme du cuivre.
La fumée des feux de bois monte droit dans le ciel, comme une offrande aux dieux. Un violent vertige vous saisit face à la ferveur de ces cultures venues sans artifice du fond des âges. Après les villages du pays konso, pelotonnés derrière leurs murailles, la piste remonte sur les lacs Abaya et Chamo, où hippopotames et crocodiles se partagent les rives. On remonte le rift comme on remonte le temps. Après la vallée du Web et ses loups d’Abyssinie, il s’agit de gravir les pentes du Tullu Dimtu, deuxième sommet le plus haut du pays.
La mystique Harar, où Rimbaud est venu traficoter armes et ivoire, est ralliée d’un coup d’avion. La longue route au-delà de l’Awash et de la dépression du Danakil est récompensée par le spectacle dantesque d’une terre des premiers âges : les vasques d’acide vert fluo de Dallol, puis le lac de lave de l’Erta Ale, marmite diabolique où la planète fait mijoter depuis toujours sa soupe primordiale.
Atalante (Tél. : 04 81 68 55 60) convie à cette aventure baptisée « Éthiopie : la grande découverte ! », une itinérance de 22 jours en petit groupe de 3 à 12 personnes, à partir de 5 999 €, vols inclus.
» LIRE AUSSI - Le saviez-vous ? Le 11 septembre, l’Éthiopie célèbre le nouvel an... 2018
Les difficultés administratives conjuguées aux défis logistiques inhérents à toute balade au milieu des sables ont longtemps rendu difficile d’accès cette région à plus de 500 km au sud-ouest du Caire. Cette fois, les papiers sont en ordre, les GPS captent les satellites, alors en route. L’asphalte s’échappe de la capitale, ses pyramides, ses musées et la mémoire de ses pharaons, pour la beauté intemporelle du désert. Première halte sous les frondes des palmiers de Bahariya, miracle de verdure entouré de farouches escarpements. Les momies dorées, découvertes dans les tombes de la nécropole, sourient sous leurs masques d’or.
Mais l’appel du Sahara est le plus fort. D’abord le désert Noir, archipel de collines volcaniques dispersées dans une mer de sable doré. Ces sombres solitudes de basalte calciné s’évanouissent devant les éclats de quartz de la montagne de Cristal et les élucubrations calcaires du désert Blanc. Ce royaume de pierre et de silence, façonné par le vent, se visite à pied. Il faut s’abandonner à cet océan de vagues pétrifiées, de sculptures baroques aux formes fluctuantes.
Au gré des caprices d’une lumière facétieuse, le champignon géant se fait sphinx ou poulet, une caravane de chameaux se fige dans le sable devant les coupoles blanches d’un village fantôme… Entre les ombres mouvantes des dunes et les reflets changeants des roches, le temps se dissout et le vent finit par dissiper les traces. Les hommes s’effacent, le désert leur survit.
Terres d’Aventure (01 70 82 90 00) propose cet itinéraire de 8 jours mêlant nature, marche et culture, « Désert Blanc et oasis du Sud », à partir de 2 150 €, vols inclus.
2025-11-04T10:15:33Z