PéRIPHéRIQUE : BIENTôT ENCORE PLUS DE BOUCHONS AUTOUR DE PARIS à CAUSE DES VOIES RéSERVéES ?

À l’occasion des Jeux olympiques 2024, la mairie de Paris souhaite temporairement mettre en place une voie réservée aux taxis, bus et covoiturages sur une portion du périphérique. Une décision contestée à plus de 85% par les Franciliens, et qui semble pourtant déjà immuable.

Dans le sillon de la préparation des Jeux olympiques de 2024, l’Île-de-France trouve son lot de transformations urbaines et périurbaines. Au menu des prochains chantiers, la Ville de Paris souhaite mettre en place une voie réservée au covoiturage, aux transports collectifs et aux taxis sur le boulevard périphérique. Un projet qui ne serait qu’une expérimentation, assure la municipalité, là où d’autres craignent déjà la pérennisation. La Ville essayerait-elle de mieux faire passer la pilule en invoquant le caractère temporaire du projet ?

Cela serait “un calvaire sur la route, déjà saturée”, s’inquiètent les sénateurs (LR) du Val-d’Oise, Arnaud Bazin et Jacqueline Eustache-Brinio, “opposés” au projet d’Anne Hidalgo, rapporte Le Parisien. Une consultation a pourtant été menée auprès des habitants pour prendre la température générale. Et les résultats sont plutôt clairs : 85,8% des participants ont donné un avis défavorable. Mais pas de quoi faire bouger la municipalité de la capitale d’un iota. “Cette consultation n’est pas un référendum”, a même osé le premier adjoint à la Ville de Paris, Emmanuel Grégoire, interrogé par nos confrères du Parisien.

“Congestion généralisée aux portes de Paris”

Le projet fait pourtant peur à nombre de Franciliens, marqués par l’expérience de la fermeture des voies sur les berges de la Seine en 2016, et avec elle son lot d’embouteillages et de pollution dans les villes limitrophes. En l'occurrence, la voie réservée sur le boulevard vise à limiter la pollution de l’air et les nuisances sonores pour les 200.000 riverains de l’axe situé entre les portes de Sèvres (Paris, XVe) et Bercy (XIIe). Sur ce point, les opposants du projet ne mouftent pas : tout le monde souhaite moins de pollution. La crainte réside sur les conséquences du projet sur la fluidité de la circulation et non pas sur ses objectifs – louables au demeurant.

À lire aussi
Métro, RER : le classement des lignes les plus polluées à Paris

C’est pourquoi l’Association des maires du Val-de-Marne (AM94), Françoise Lecoufle (LR) à sa tête, a réclamé dans sa contribution à la consultation sur le projet “une étude d’impact avant, pendant et après la phase d'expérimentation”. Ainsi, du 1er juillet au 15 septembre 2024, la voie de gauche des périphériques intérieur et extérieur devrait être uniquement réservée aux véhicules accrédités de 6 h 30 à 11 heures et de 15 h 30 à 20 heures. D’où la peur d’une “congestion généralisée aux portes de Paris” et “jusqu’à la Francilienne et l’A 86”, s’alarme l’AM94.

Craintes que partage la présidente de la région Valérie Pécresse (Libres), allant même jusqu'à invoquer une potentielle “thrombose” du trafic. La chef de l'exécutif régional a, elle aussi, demandé une étude, prônant la nécessité d'“aller beaucoup plus loin dans la concertation” avant de mettre le projet à exécution. Mais aucun retour ne lui a été fait à ce jour, a-t-elle affirmé. Valérie Pécresse déposera donc demain mercredi 31 mai une motion en ce sens en séance du Conseil régional. D’aucuns doutent cependant que la voix de l’ex-candidate à la présidentielle ne puisse être davantage entendue que celle des 1.800 élus d’Île-de-France à l'initiative d’une tribune contre le projet parue dans le JDD le 27 mai dernier.

À lire aussi
JO 2024 : la présidente du comité olympique et sportif français démissionne

2023-05-30T12:33:08Z dg43tfdfdgfd