A WORLD FOR TRAVEL 2025 : LE TRANSPORT AU CœUR DE LA QUêTE DU VOYAGE DURABLE

Au premier jour de l’édition 2025 du forum A World for Travel, l’incontournable sujet de la décarbonation du transport a été évoqué dans le cadre d’une table ronde réunissant les représentants d’acteurs importants du secteur.

C’est l’éléphant au milieu de la pièce : si le voyage et le tourisme veulent devenir “durables”, ce sera en réduisant drastiquement l’empreinte environnementale du transport. Le journaliste Figen Ayan de la BBC qui animait cette table ronde au premier jour de l’édition 2025 de A World For Travel a tenu à rappeler quelques chiffres éclairants avant d’ouvrir les débats : selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Agence internationale de l’énergie, le transport est responsable de 15 à 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’aviation contribue à environ 2,5 % des émissions de CO2, même si son impact climatique total double lorsque en prenant en compte les traînées de condensation et les oxydes d’azote. Le transport maritime émet environ 3 % et le rail reste en dessous de 0,5 %, grâce à l’électrification.

Des transports plus vertueux

Le rail semble donc être le mode de transport à privilégier et à développer mais cet évènement a été l’opportunité de souligner les efforts poursuivis par les croisiéristes, longtemps perçus comme « les vilains canards », comme le rappelait Figen Ayan en présentant Sascha Gill, le CEO de United Waterways. Ce dernier a confirmé que la propulsion hybride et l’électrification des ports comptent parmi les efforts désormais exigés par les villes accueillant ces navires. « En Europe, nous avons un engagement spécifiquement dans l’industrie de la croisière fluviale selon lequel nous visons à ce que d’ici 2035, environ 25 % de la flotte de croisière fluviale soit modernisée et décarbonée. » précise-t-il.

Le transport aérien est le secteur sur lequel doit se concentrer l’innovation pour véritablement réduire l’impact environnemental du voyage. « Des progrès sont réalisés mais nous sommes loin de ce qu’il faut pour envisager le voyage durable », déplore Julia Sattel, Partner, Skies Fifty. « Aujourd’hui, seulement 3,5 % du carburant total des transports provient de sources renouvelables. Pour envisager le net zéro en 2050, ce taux doit croître de 15 % par an jusqu’en 2030. Et pour l’aviation, cela signifie que 18 % du carburéacteur total doit être du SAF pour atteindre cet objectif. »

Des outils pour faire les bons choix

Jane McFadzean, Senior Director, Global Sustainability pour Trip.com Group – crédit : Pepo Herrera

Puisque les modes de transport avancent chacun à leur rythme vers la décarbonation, il faut que les voyageurs puissent prendre en compte ces critères pour faire leur choix. L’intermodalité est donc la clé, et elle est aujourd’hui encouragée par des transporteurs. « Nous nous concentrons sur tous les types de voyages à faible émission de carbone », détaille Julia Mason, Chief Strategy & Transformation Officer pour SNCF Connect & Tech. « Il y a le rail bien sûr, mais nous fournissons également des solutions qui intègrent les transports locaux comme les bus, les métros, même les systèmes de vélos partagés ». Les OTA peuvent aussi considérer cette offre de différentes options comme une opportunité de satisfaire une demande de plus en plus perceptible. « 92 % des gens veulent voyager de manière durable, mais seulement 57 % le font », rappelle Jane McFadzean, Senior Director, Global Sustainability pour Trip.com Group. « Nous pensons que si nous leur donnons ces données claires, cohérentes, crédibles et comparables, ils feront des choix plus durables. »

La coopération comme modèle économique

Cette offre diversifiée de transport permettant aux voyageurs d’arbitrer exige un travail conjoint entre transporteurs et professionnels du tourisme, un partage des données et l’adoption conjointe de normes et de standards qui permettent de penser le transport collectivement. « Nous travaillons avec des partenaires de voyage à travers le monde, sur l’ensemble de l’écosystème », poursuit Jane McFadzean. « Nous devons concevoir la collaboration comme un modèle économique et non comme un modèle moral. Si les gouvernements apportent le cadre, les investisseurs le capital et les consommateurs maintiennent la pression, une collaboration radicale deviendra une réalité. Et je sais que cela semble impossible, mais j’ai déjà vu de grandes transformations. » 

Photo d’ouverture : Pepo Herrera

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2025-10-31T10:45:03Z