VOUS AVEZ ADORé PETRA ? PARTEZ EXPLORER CES CITéS TROGLODYTES INSOUPçONNéES à QUELQUES HEURES DE LA FRANCE

L’automne, ses lumières dorées et ses envies d’évasion à l’écart des grandes foules… Face à la popularité de Pétra en Jordanie, beaucoup cherchent des alternatives plus accessibles, préservées et tout aussi spectaculaires. À quelques heures de vol de la France, deux destinations troglodytiques tirent leur épingle du jeu : Matera, la perle italienne creusée dans la roche blanche, et Siwa, oasis secrète lovée au cœur du désert égyptien.

Ici, pas de tourisme de masse ni de files interminables, mais une invitation à vivre l’aventure des cités sculptées dans la pierre – au rythme des paysages et des rencontres.

S’évader autrement : cap sur les trésors cachés des cités troglodytes

Du mythe de Pétra à la réalité surprenante de nos voisins

À l’évocation de Pétra, on imagine immédiatement ses façades rose-rouge taillées dans la montagne. Mais partir en Jordanie reste un projet ambitieux : billets d’avion élevés, long trajet, affluence touristique… Pourtant, à deux pas de chez nous, l’Europe et la Méditerranée abritent elles aussi des sites spectaculaires, façonnés par l’homme et le temps.

De quoi s’offrir un décor d’aventure sans marathon aéroportuaire ni décalage horaire.

Matera, l’italienne sculptée par le temps

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Matera étonne dès les premiers pas. Ses sassi – habitations troglodytiques creusées dans la roche calcaire – racontent près de neuf millénaires d’histoire continue. Longtemps délaissée, la ville est devenue un symbole de renaissance et d’élégance brute : ruelles pavées, églises rupestres, hôtels installés dans d’anciennes grottes… chaque pierre semble respirer la mémoire du lieu.

Aujourd’hui, Matera est le terrain de jeu du slow tourisme. Les visiteurs s’y promènent entre galeries d’art, petits bars intimistes et tables où l’huile d’olive coule comme un hommage au Sud.

L’automne lui va à merveille : lumière rasante, pierre couleur miel, températures idéales pour flâner dans les ruelles ou marcher dans la campagne du Basilicate. En quelques heures de route depuis Bari ou Naples, la ville dévoile tout son charme, entre passé immobile et modernité discrète.

Siwa, l’oasis de sel et de silence

Cap au sud, au cœur du désert égyptien, pour découvrir Siwa, une oasis encore préservée du tourisme de masse. Ici, pas de roche creusée comme à Matera, mais des habitations construites en kershef, un mélange ancestral de sel et d’argile séchée, typique de la région.

Résultat : des murs ocre, des formes organiques et une lumière qui embrase chaque façade au coucher du soleil.

La vieille ville de Shali, bâtie au XIIIe siècle et en partie effondrée après de fortes pluies, conserve cette esthétique troglodytique saisissante.

Dans cette enclave berbère, le temps semble suspendu : palmeraies, sources chaudes, lacs salés et artisanat local composent une scène à la fois apaisante et hors du temps.

À l’automne, les températures (25 à 30°C) rendent les journées agréables. On se déplace à vélo ou en calèche, on se baigne dans les sources naturelles, on goûte les dattes fraîchement récoltées.

Siwa n’est pas une destination de carte postale : c’est une expérience. On y vient pour le silence du désert, la gentillesse des habitants, et ce sentiment rare d’être loin de tout sans être perdu.

Dormir dans la pierre, rêver sous les étoiles

Ces deux destinations offrent un luxe singulier : vivre dans la pierre.

À Matera, les hôtels troglodytiques ont conservé l’âme d’antan : murs bruts, alcôves éclairées à la bougie, terrasses suspendues sur la vallée.

À Siwa, les écolodges en terre crue privilégient l’authenticité : matériaux locaux, lumière tamisée, repas servis à la lueur des lanternes.

Dîner sous les étoiles, écouter le vent du désert, ou s’endormir dans une chambre creusée à même la roche : voilà une autre idée du luxe, loin des standards hôteliers.

Balades, découvertes et traditions locales

À Matera, les immanquables ne manquent pas : les fresques byzantines des églises rupestres, les points de vue au coucher du soleil sur les sassi, ou encore les petites trattorie où l’on goûte le vin local et la focaccia tiède.

La région alentour, elle, déroule des villages perchés, des oliveraies et des sentiers parfaits pour randonner sans croiser grand monde.

À Siwa, place à l’immersion : découverte de la Montagne des Morts, balade au bord des lacs salés, séance dans les bains thermaux naturels ou flânerie sur le marché pendant la fête de la récolte des dattes, en octobre.

Chaque activité se vit au rythme lent du désert, entre rires, échanges et silence.

Conseils pratiques pour un voyage tout en douceur

Rejoindre Matera est simple : vols directs pour Bari ou Naples, puis une à deux heures de route.

Pour Siwa, le voyage est un peu plus long : vol jusqu’au Caire, puis bus (8 à 10 h) ou transfert privé.

Les deux destinations affichent un excellent rapport qualité-prix, surtout hors saison.

Côté équipement : chaussures de marche, appareil photo, bouteille d’eau et curiosité suffisent.

Pas besoin de grand luxe pour apprécier ces lieux : la beauté brute fait tout le travail.

Franchir le pas : la magie des cités troglodytes à portée de main

Découvrir Matera ou Siwa, c’est comprendre comment l’homme a su apprivoiser la pierre, le sel et la lumière pour survivre et créer la beauté.

Ces lieux invitent à ralentir, à contempler, à renouer avec l’essentiel.

L’un au cœur de l’Italie, l’autre au bord du Sahara, tous deux rappellent que l’exotisme n’est pas une question de distance, mais d’émotion.

Alors, que vous choisissiez la pierre dorée de Matera ou le silence ocre de Siwa, l’automne offre le moment parfait pour partir.

Deux voyages différents, mais un même sentiment au retour : celui d’avoir touché à quelque chose de rare, d’authentique… et d’inoubliable.

2025-10-21T10:15:39Z