EN ATTENDANT « LE JOUR D’APRèS », ISRAëL SE REPOSE SUR LE TOURISME AFFINITAIRE

Il y a des moments où le tourisme parait bien dérisoire. « On espère tous la paix, et un horizon plus lumineux pour le tourisme d’Israël, puisque c’est bien de cela dont on parle aujourd’hui », pose Laurent Gahnassia, le directeur de la communication de l’Office national israélien du tourisme (Onit). Depuis le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas, qui a déjà fait plus de 69 000 morts et 175 000 blessés, le tourisme international s’est en effet effondré en Israël.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2019, le pays établissait un nouveau record de fréquentation touristique, avec 4,55 millions de visiteurs internationaux. Parmi eux, 338 200 étaient Français, faisant de l’Hexagone le deuxième marché émetteur pour la destination après les États-Unis. En 2024, 962 000 visiteurs internationaux ont visité le pays, dont 130 000 Français. Le recul du marché français est toutefois bien moindre que celui d’autres marchés européens. A titre de comparaison, un peu plus de 25 000 Allemands ont visité Israël l’an dernier. Contre près de 269 000 en 2019.

Israël classé Orange par le Quai d’Orsay

Au global, la tendance est même plutôt au redémarrage pour 2025, selon l’Onit, la reprise des vols de plusieurs compagnies aériennes (Air France, Transavia, Wizz Air…) stimulant la fréquentation. « Mais on parle plutôt du tourisme affinitaire, il faut le reconnaître », concède Laurent Gahnassia. Tant que la destination demeurera classée Orange par le Quai d’Orsay, Israël ne retrouvera pas les grands volumes du passé venus de l’Hexagone.

« Repasser en jaune, c’est indispensable pour envisager de reconnecter les fournisseurs aux voyagistes », reconnaît Laureline Morel, directrice des bureaux français et belges de l’Onit. Les voyagistes, frileux, ne s’engageront pas et ne replaceront pas leurs pions tant que la situation ne sera pas plus lisible au Moyen-Orient.

L’organe de promotion touristique a toutefois voulu reprendre contact avec le marché en organisant un workshop à Paris auquel ont participé une centaine d’acheteurs et d’agents de voyages. « L’idée, c’est d’être prêt pour le jour d’après, celui qui, grâce à la paix, sera celui de la reprise du tourisme », explique Laurent Gahnassia.

Le « jour d’après » ne pourra toutefois être qu’un horizon lointain tant qu’il n’existera pas d’issue politique durable assurant la protection des civils et la fin des morts et des blessés au Moyen-Orient.

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2025-11-04T11:37:04Z