La Chine assouplie ses règles en matière de visas et voit son nombre de touristes augmenter. En 2024, 130 millions de voyageurs ont choisi la Chine et dépensé 94,2 milliards de dollars, un niveau proche de celui de 2019 avant la pandémie.
Auparavant, le géant asiatique avait instauré des contrôles stricts en matière de visas. Mais au cours de ces 20 derniers mois, les règles se sont assouplies. À présent, les citoyens de 47 pays peuvent entrer en Chine sans visa pendant 30 jours. D'autres, provenant des États-Unis par exemple et de 54 autres pays, peuvent demander un visa de transit de 10 jours à leur arrivée, rapporte le Washington Post.
Loin des plaintes sur son traitement des droits de l'homme ou sa diplomatie, les citoyens d'une centaine de pays peuvent découvrir le développement des villes chinoises, les différents quartiers ou la modernité de ses transports. La façon dont les voyageurs perçoivent la Chine « ressemble à la façon dont les Chinois envisageaient autrefois les voyages en Europe et aux États-Unis » a déclaré Liu Xiangyan, analyste à l'Académie du tourisme de Chine. Cette nouvelle politique touristique permet aussi bien de stimuler l'économie, alors que la tension sur les droits de douane persiste, qu'à montrer une belle image du pays. « Pendant trois ans, la Chine a soudainement disparu de la liste des destinations touristiques mondiales envisagées par les Occidentaux », poursuit-elle.
« Il est intéressant de constater que cela coïncide avec la mauvaise presse dont les États-Unis font l'objet dans le monde, alors qu'il y a quelques années, c'était la Chine », explique Lars Ulrik Thom, fondateur de Beijing Postcards. « C'est un succès » pour celui qui organise des visites à pied dans les anciennes ruelles. « Je n'aurais jamais imaginé de mon vivant qu'ils feraient une chose pareille, c'est donc une mesure assez importante ». Cependant, le plus grand nombre de voyageurs vient de Corée du Sud, de Thaïlande ou encore du Japon. Il reste difficile d'attirer les touristes américains.
Car la forte détérioration des relations politiques entre les États-Unis et le Parti communiste chinois s'observe aussi dans le tourisme. Fin 2018, le Département d'État avait renforcé son avertissement aux Américains qui se rendaient en Chine, les invitant à « redoubler de prudence » en raison de « l'application arbitraire des lois locales, notamment en matière d'interdiction de sortie du territoire ». De plus, les États-Unis ne font pas partis des pays pouvant entrer sans visa sur le territoire, ce qui réduit également les arrivées américaines. Le retour de Trump contraint ainsi les citoyens américains, mais donne une nouvelle chance à la Chine d'influencer par son soft power.
2025-07-05T18:47:58Z