EN EUROPE, L’AVION COûTE BIEN MOINS QUE LE TRAIN MAIS RESTE 114 FOIS PLUS POLLUANT

Quand voyager coûte (presque) toujours moins cher en train… sauf exceptions

Si l’on regarde de près le paysage des transports français, une évidence saute aux yeux : se déplacer en train à travers l’Hexagone s’avère globalement moins onéreux qu’en avion. Pourtant, cette affirmation ne tient plus dès qu’on aborde les itinéraires avec correspondance ou, surtout, les liaisons européennes.

Deux scénarios types étudiés par l’association UFC-Que Choisir – vacances estivales en famille et week-end pour deux adultes – révèlent que les vols intérieurs entre provinces (avec changement de train) deviennent jusqu’à 37 % plus abordables par la voie des airs.

L’écart tarifaire au cœur du débat climatique

Ce constat n’est pas sans conséquence dans un contexte d’urgence climatique. En rappelant les chiffres de l’Ademe, UFC-Que Choisir martèle qu’un trajet en TGV n’émet que 2,9 g de CO₂ par passager-kilomètre, contre 331 g pour un vol court courrier.

La voiture ? Jusqu’à 256 g si l’on roule seul. Face à ce bilan carbone, renforcer la place du rail devient presque une évidence.

L’Europe, paradis perdu du train ?

Pourtant, à l’échelle européenne, la situation se complique : le Réseau Action Climat (RAC), citant un rapport à venir de Greenpeace, dénonce une « aberration totale ».

En effet, le billet de train coûte en moyenne 2,5 fois plus cher que celui de l’avion pour traverser le continent. Difficile alors d’inciter les voyageurs à opter pour le mode le plus vertueux.

Pistes et propositions pour rééquilibrer la concurrence

Face à ces constats, plusieurs pistes émergent pour améliorer la compétitivité du rail :

Renforcer l’offre ferroviaire transversale, jugée trop limitée aujourd’hui.

Diminuer les vols intérieurs, notamment en relevant à quatre heures (contre deux heures trente) le seuil d’interdiction lorsque le train est une alternative crédible.

・Mise en place de tarifs avantageux pour les familles.

D’autres mesures sont évoquées par le RAC, comme la suppression des niches fiscales aériennes et la création d’un billet annuel à prix réduit (29 euros aller-retour) accessible à tous. Un vrai retour des trains de nuit entre régions ainsi qu’une baisse des péages ferroviaires – qui pèsent sur la rentabilité du TGV – sont également recommandés.

Finalement, alors que la bataille pour le climat s’intensifie, rendre le rail plus attractif apparaît non seulement comme un impératif écologique mais aussi économique. Reste aux pouvoirs publics et acteurs du secteur à transformer ces propositions en réalités concrètes.

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